ABILENE: Take no prisoners Rock'n'Roll (2020)

Le mythique groupe à motards béarnais ABILENE, les rois de la Moutète pré-BOOTLEGGERS de Didier Céré, connu comme le loup blanc du coté d'Orthez, va enchanter leurs nombreux fans avec ce premier album "Take no prisoners Rock'n'Roll". Il est bon de rappeler qu'Abilene a écumé naguère de long en large l'extrême sud-ouest avec dans ses bagages un rock sudiste boogie teinté de country avec certificat d'authenticité haut en couleur, avec en prime dans les eighties la sortie de deux 45T deux titres, le plus connu (Malaise à Nogales/Le Blues de John) ainsi que l'introuvable (Né pour Rouler/Redneck). Didier Céré à réussi à remonter le groupe avec trois de ses anciens bateleurs : les deux guitaristes Jean-Michel Calleja et Jean-Pierre Medou, accompagnés de Daniel Quenard (batterie), et un tout frais bassiste Pascal Davant, pour du bien ficelé sous tous rapports en dix titres sur cet album à la production super léchée. On rentre dans le vif du sujet à vive allure avec "Le Rade des zombies", reprise du "Radiation Ranch" des Stray Cats, et ça dépoussière ensuite le "Summertime Blues" d’Eddie Cochran. Arrive le titre fer de lance d'Abilene "Malaise à Nogales". On retrouve aussi, pêle-mêle du bien cuisant avec le "Bomber" de Motorhead, deux titres des « britishs cockneys » Slade, l'implacable rockabilly "Red Hot" de Billy Lee Riley, puis du très bon comme cette version de "Race With The Devil" du groupe anglais Gun, avec guitares éclatantes qui s'en donnent à cœur joie, qui s'approche de la version faite par Black Oak Arkansas en 1977. Grand moment de considération émotionnelle en respect pour le frère de Didier, victime d'un très grave accident de moto, avec le "Heroes " de David Bowie" sous le nom "Sergio, my Hero". De la férocité et du brio guitaristique en fin de parcours sur le "Keep your hands to yourself" des Georgia Satellites donnent une grande crédibilité à ce Take no prisoners Rock'n'Roll.

Jacques Dersigny